Poésie de l'Art

halo qui luit

peu à peu la nuit se pare de noir et brume
s’emmitouflant dans un manteau d’ouate infernale
aux teintes bleuies de zinc rocher d'araignée
l'horizon gris s’enterre dans un brouillard sale
abritant un labyrinthe d’inimitiés
le ciel en pleurs se lie à la terre qui fume 
désemparée par ce règne nu
où les couleurs de la vie se diluent
l'âme gémit désorientée
pleurant les mots refoulés
les émotions perdues
les sourires reclus
les sentiers lumineux qui se sont éteints
les paysages qu'elle n'aura jamais peints
elle fait plus que pleurer serpillière
elle se tord de douleur la sorcière
s’arrachant des tonnes de vies ratées
les murs de la nuit noire se recréent
dans le froid sombre comme une pieuvre qui hurle
où tout se tait
où rien ne plait
furtif un mouvement esquisse une virgule
 
ridicule
derrière son halo bleuté
la lune tente une épopée
incertaine
uniforme trouée de grisaille ironique
le cercle mal dessiné
s'élève péniblement sur les hommes
pour que l’âme s'accroche
sans la moindre anicroche
je discerne là-bas une lueur moirée
cible vacillante qui ne veut pas mourir
étendard de révolte à la fin du soupir
que je pourrai enfin brandir pour espérer
le halo qui luit met le holà à ma nuit

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